Extraits
dans notre monde
on snife nos corps
on perd le temps
on vit dans notre chambre
on voit personne
et toutes les étoiles entre nos mains
sous perfusion de notre poésie
nous font tourner les sens jusqu’à nous cogner
la tête au bord du monde
on est seul on est deux
à s’échouer d’euphorie
ils n’ont qu’à nous chercher jusqu’à nous oublier
à nous l’infinie paix dans un coin d’univers
alchimie
c’est l’alchimie qu’on cherche
quand tout surprend et nous nourrit
et qu’on s’effondre sur nous-mêmes
corps-à-corps de l’esprit
et les rivières remplies
comme veines en plein jour
le soleil est partout
on en a plein les yeux
quand on est amoureux
ta peau m’éblouit
ton corps ça s’embrasse partout
comme un instrument de rupture
avec l’ennui
tu relèves ma tête
et je me fais manger
par tes yeux infinis
fondations
co-sentinelles de ce qui peut arriver
nous veillons aux fondations
gardiens du temple d’amitié
que peut nous faire le temps sinon la peau rider
à nous les yeux rivés sur notre poésie
sourire aux yeux
nous luttons sauvageons pour le coconjugal
l’infini devant nous conquérant mis à nu
et rejoignant les rangs de nos alliés fantômes
fondons ce qui n’a pas encore de nom
et faisons alchimie de ce qui nous rend fou
portail vers l’entraille et les étoiles
Minori
elle sera ma meilleure amie
et ma machine à voyager
les époques les envies paysages
seront témoins de notre amour
on sera un peu invisible aussi
dans notre bulle qui n’éclate que pour grandir
ensemble
*
montre-moi tes yeux briller de rire
cadeau s’ignorant qui nourrit
t’es ma première fois
fusion des mots qui manquent et qui nous portent
comme flots de bonheur irisé plein de sens
on peut se regarder sans rien se dire
et rien ne manque
*
comme frère et sœur de vie
yeux dans les yeux c’est se parler
c’est s’écouter
et être là jusqu’à jamais
jusqu’à ce qu’on se perde en fleurs des yeux
et en câlins
*
tu fais passer le temps
comme une fusée poétique
et pour une écosphère de nos envies
et le rends fou
on ne peut que le prendre en cours de route
et tous ces pour-toujours ces éternels
pavent nos traces dans le sable
course universelle
laisse passer les planètes
autant de perles rares que de vies
regarde le défilé
comme le roi des yeux qui brillent
la sensibilité coule sur tes joues
tant d’univers n’attendent qu’à t’inspirer
tu dois choisir
*
mais où vas-tu
te voilà dans les rues
à courir aux carrefours des vies possibles
à gouter l’improbable exotisme
d’une vie qui les choisit toutes
voyageur du temps
âme-onaute fille-onaute
tu veux les voir toutes
les joues glacées seront témoins
de tes voyages
bulles
« y a tellement l’univers à portée de main »
que tu me dis
quand on dort à la belle étoile
et que tu tends ton bras
vers l’univers
comme un aperçu de l’absolu
qui te nargue
et dans nos bulles on restera
comme des handicapés de l’infini
à fleur de peau
si loin du but
la fin du monde
quand tout sera éteint
que nous serons dans les étoiles
que restera-t-il de notre poésie
de nos instants banals insufflés d’idées folles
et nos affinités — seront-elles oubliées ?
je crois qu’elles seront recyclées en poussières sidérales
*
alors à quoi bon voir les étoiles en toi
tu n’es que poussière magie organisée
et moi qu’observateur
autrement dit rien
de solide
*
mais c’est notre matière la légèreté
la plus lourde de l’univers
alors je t’aime à l’infini
et même s’il n’y a de témoins
au moins on aura ri